Coucou, c’est moi … la deux-pattes secrétaire des filles… paresseuse, d’après elles mais même pas vrai !!!
Cette fois –ci, je prend le relais pour souhaiter un
à ma précieuse, ma beauté, ma Naomi …
En fait, elle n’a pas deux ans, elle en a “en vrai” cinq puisqu’elle est née en 2008.
Mais elle a deux ans dans mon cœur puisque nous avons fait connaissance sur une aire d’autoroute à la sortie de Perpignan le 22 Septembre 2011 !!! Toute craintive, se demandant où elle allait atterrir et “à quelle sauce elle allait être mangée”… écoutant des paroles qu’elle ne comprenait pas et souhaitant plus que tout se cacher pour éviter les coups éventuels…
Nous avons fait quatre heure de route ensemble, elle debout sur le siège arrière de la voiture, sans jamais relâcher sa vigilance, pour parer à toute éventualité et moi conduisant et me demandant comment j’allais gérer cette chienne, que j’avais choisi et que j’aimais déjà sans conditions, mais sans savoir son passé ni ce qu’elle avait souffert dans son pays de misère (choses que j’ai découvert petit à petit)…
La voici, le lendemain de son arrivée, toute crispée et angoissée… ne voulant même pas me regarder, appréhendant la suite, peut-être les coups… qui sait ??? Elle ne connaissait que ça, l’enfermement, le noir, les pieds ou les bâtons qui cognent, les mains qui frappent et qui font mal, les morsures des autres compagnons de misère avec qui elle était enfermée et dont elle garde certaines traces sur le corps, la lutte pour la vie. Il m’a fallu presque 6 mois, avant qu’elle ne recule plus ou presque plus quand j’avançais ma main… et elle tressaille encore de temps en temps, quand je la touche.
23 Septembre 2011 : première promenade… deux laisses, harnais et collier… Consignes de l’association d’adoption mais bien nécessaires… elle ne pensait qu’à s’évader…
Elle n’était jamais rentrée dans une “vraie” maison… Elle a mis un mois pour comprendre qu’elle pouvait faire ses besoins dehors, trois mois pour apprendre à jouer avec les autres chiens, plus d’un an pour exprimer sa joie en remuant la queue (grâce à Bella !) et plus d’un an aussi pour rentrer d’elle même la première dans la maison et ne plus être angoissée à l’idée de cette “cage” qui se refermait sur elle… malgré le confort, la lumière, la chaleur et la bonne nourriture.
27 Septembre 2011
“Non, non, ne me touche pas, surtout… J’ai peur de ta main… je ne comprend pas ce que tu veux, ni ce que tu dis…”
Voilà ce que je pouvais lire dans ses yeux…
Les premiers copains…. au début elle ne “tolérait” que les petits chiens (ici un jack russel et une whippet)… les autres, elle en avait peur et s’il n’y avait pas eu les laisses/harnais, elle se serait sauvée de toute la vitesse de ses longues pattes !!!
Fin Octobre 2011 : il y a du mieux dans la position… Elle a vite pris goût au confort !!! Ma chambre c’est son domaine, son refuge, son “no man’s land”…
Décembre 2011 : on se lache un peu plus !!!
Nous avons marché toutes les deux sur un long chemin d’angoisse et de peur et nous avons lutté pour arriver au but fixé : que Naomi soit une chienne “presque” normale, qui exprime sa joie (toujours discrètement… pas d’exubérance, on ne sait jamais), vienne rechercher les caresses au lieu de les fuir, aime la vie dans une cage maison, joue, aboie (mais qu’à l’extérieur), montre ses sentiments et son humeur et se permet même de bouder !!!
Nous avons encore des progrès à faire, surtout à l’intérieur : par exemple, accepter de manger avec Bella, et non pas cachée et sans que personne ne la regarde (elle est capable de rester la journée entière avec sa gamelle a côté sans y toucher !!!), qu’elle jugule son angoisse quand je fais du bruit, du bricolage, quand quelque chose change dans son environnement habituel…
Je suis très fière d’elle et de ce qu’elle est devenue : une chienne qui aime, manifeste sa joie, joue, qui est aimée et et qui le sait, non plus une rescapée de l’enfer à l’échine basse !!! Elle est même de temps en temps légèrement dominatrice… mais uniquement à l’extérieur !!!
Je t’aime, ma belle
Il y a dans mon regard ce que vous ne voyez pas…
Des blessures invisibles qui me marquent à tout jamais.
Je suis timide. Je ne sais pas ce que l’homme attend de moi…
Mes nuits sont des enfers où me reviennent toutes mes tortures.
Le noir ou je suis enfermée, seule la main douce d’un ami peut m’en faire sortir.
Je suis un Lévrier du Sud qui cherche le sens de sa vie…
Peut-être qu’un jour, je serais considérée comme un être vivant,
Et à ce moment là… peut-être entendra-t-on battre mon cœur…
Maryline Crétier – Présidente de l’association Lévriers du Sud
On vous dit "merci"